Afin de favoriser la nidification des oiseaux, l’Aquascope de Virelles a lancé un chantier titanesque qui consiste en la création d’ilots naturels au milieu de l’étang. Pour relever le défi, les équipes ont déplacé 16.000 tonnes de déchets verts. Une mission particulièrement périlleuse… lorsque l’on se trouve dans la vase.

L’Aquascope de Virelles est l’une des plus belles réserves naturelles de Belgique. Grâce à des fonds européens, le plan d’eau de 137 hectares se dote d’une quinzaine d’îles afin de favoriser la nidification des oiseaux, d’attirer de nouvelles espèces et de créer des zones adaptées pour la faune et la flore. Chaque île a une spécificité : île de branchages, île de schiste, zones humides, île boisée, île roselière… Des travaux qui permettent aux étangs de Virelles de retrouver leur visage (et leurs spécificités) d’il y a une cinquantaine d’années, avant l’exploitation touristique du site.

Et pour créer cet archipel, il a fallu déplacer des tonnes de vase, de terre et de déchets verts. Des véritables montagnes de sédiments transportées d’un côté à l’autre de l’étang.

 

Après la vidange de l’étang (et l’évacuation des poissons), les travaux ont débuté en septembre 2021 par le fauchage de la grande roselière et le déboisage. Il a ensuite fallu créer les pistes d’accès, au milieu de l’étang, afin de pouvoir acheminer les déchets végétaux récoltés dans la roselière, jusqu’au centre du plan d’eau. Au total, un empierrement de 70.000 tonnes a été nécessaire !

Les accès réalisés, la construction des îles pouvait débuter. « La complexité du chantier, c’est la gestion des eaux, » confirment Laurent Livin et François Goulard, en charge du chantier. « Et malheureusement, la météo n’a pas été notre alliée. Le niveau d’eau peut monter de 40 cm d’un jour à l’autre. Si bien que les pistes disparaissent. » Heureusement que ces pistes (et les îles) ont été modélisées, ce qui permet aux engins de les retrouver grâce à leur GPS et de ne pas s’embourber au milieu du plan d’eau.

« Nos travaux auront un impact positif sur la migration des oiseaux »

Travailler en faveur de la préservation de la nature donne de la force et du courage aux équipes engagées. « Travailler dans cet environnement, c’est merveilleux ! On est au milieu des oiseaux et des castors. C’est un cadre vraiment exceptionnel. Et les contacts que nous avons avec le conservateur du site sont très positifs. Il nous explique que les travaux auront un véritable impact sur la migration des oiseaux. »

Travailler pour la préservation de notre environnement nécessite également de prendre des mesures particulières. « On travaille avec des engins aux dernières normes éco pour réduire au maximum l’impact écologique de l’activité. On fait également le remplissage de mazout des engins dans une zone bien délimitée afin d’éviter tout risque de pollution »

Ces travaux pharaoniques ne constituent que le point de départ d’aménagements encore plus importants du site afin d’y attirer les éco-touristes. A terme, des chemins de promenades sillonneront entre les différentes îles créées. Et certains ilots pourraient également accueillir des chambres insolites lorsque la frénésie du chantier aura laissé sa place à la quiétude absolue…