Afin d’augmenter de 7,5% la capacité de la centrale hydro-électrique de Coo, nos équipes doivent bouger près de 250.000m³ de terres et sédiments. Soit l’équivalent de 18.000 trajets de dumpers en moins de 60 jours.

Le paysage est lunaire. L’eau a laissé place à la boue et à la terre. Les poissons sont partis au profit des pelles mécaniques, des dumpers et des hommes. La quiétude des lieux a été abandonnée au profit d’un chantier marathon de 60 jours. Pas un de plus ! Le 2 juillet : les vannes seront à nouveau fermées et le bassin inférieur va se remplir progressivement. Et dès le 15 juillet, la production d’électricité reprendra, à un rythme qui pourra atteindre les 500m³ d’eau par seconde. Impressionnant !

Pour la première fois depuis sa création il y a 50 ans, le lac inférieur de Coo a donc été totalement vidé. But de la manœuvre ? Augmenter sa capacité de 7,5%… et donc sa production d’électricité verte.

Au total, 237.760m³ de terres et sédiments doivent être bougés en déblai/remblai. En 4 coups de bac, chacune des deux pelleteuses (de 50 et 35 tonnes) remplit l’un des 15 dumpers en rotation qui se présente face à elle. Deux bulls sont également en action pour gérer les pistes, tandis que 3 autres œuvrent à la réception des produits. « A proximité du barrage aval, on va descendre de 8 mètres. Et près du barrage amont, on creusera de 6 mètres, » calcule Vincent Van Der heyden, gestionnaire du chantier. « Ce bassin a été créé sur un terrain naturel, dans un ancien méandre de l’Amblève. Aujourd’hui, on terrasse en amont et en aval afin de rendre les talus plus réguliers. Ces zones retalutées permettront donc d’augmenter la capacité globale de ce bassin inférieur de la centrale de Coo. »

Un trou de la taille d’un terrain de foot, sur 45 mètres de profondeur

Il faut se représenter un trou de la taille d’un terrain de foot, sur 45 mètres de profondeur pour visualiser la quantité de terre à bouger. Soit l’équivalent de 18.000 bennes de dumper. Autant dire qu’il n’y a pas de temps à perdre.

Car en plus du volume particulièrement conséquent à mettre en œuvre, il convient également de trier les matériaux excavés afin que, par exemple, les terres argileuses soient replacées méthodiquement afin d’assurer, par exemple, l’étanchéité du pied des deux barrages. Tout cela, sans avoir réellement pu prendre connaissance du sous-sol du chantier… vu que celui-ci était encore complètement sous eau il y a quelques jours.

Débuté le 19 avril, le chantier a connu des conditions météorologiques particulièrement compliquées pour son démarrage. Les dumpers devaient être treuillés par des bulls… qui eux-mêmes risquaient de s’embourber. Ajoutez à cela des exigences très élevées de la part du client et une coordination à établir avec les autres sociétés présentes sur le chantier (entretien des turbines, réfection des ouvrages, rénovation de l’étanchéité des barrages) et vous obtiendrez un nouveau défi de taille à relever par Wanty !

Wanty aide à produire une électricité verte

La centrale électrique de Coo est un des maillons essentiels du réseau électrique belge. C’est elle, par exemple, qui permet de produire l’électricité nécessaire à la relance de la centrale nucléaire de Tihange en cas de black-out.

Elle joue également un rôle de batterie géante pour lisser la production d’électricité.

Son principe de fonctionnement : l’eau est accumulée dans deux bassins géants (1 et 2) situés au sommet d’une colline surplombant le lac dans lequel nos équipes sont à l’œuvre (7 et 8).

En cas de besoin, l’eau est lâchée (3) depuis les bassins supérieurs et actionne les turbines (4) de la centrale avant d’aboutir dans le bassin inférieur.

Lorsque les besoins en électricité sont moindres, l’eau est repompée pour remplir à nouveaux les bassins supérieurs.

Cela permet donc une production « à la demande » et une électricité verte 100% renouvelable. La capacité de la centrale est de 1.200MW durant 6 heures.

Voici comment fonctionne cette centrale.

Voici comment fonctionne cette centrale.